Savoir dire non…

Parce que parfois il y a des articles qui viennent du cœur, des choses un peu plus personnelles à partager, une inspiration sortie d’on ne sait où, un sentiment de devoir partager pour, pourquoi pas, éveiller un écho chez quelqu’un d’autre…

Tout est parti d’un sentiment qui s’est révélé à moi depuis un moment mais que j’ai longtemps choisi de laisser de côté.

2023 a été pour moi l’année des challenges, sur beaucoup d’aspects. Et j’ai entre autre décidé d’ouvrir les yeux sur certaines situations. Et nous en arrivons à apprendre à dire non.

Longtemps, je n’ai pas su mettre des mots sur mon ressenti, et puis un jour, tout bêtement, un post au hasard sur les réseaux m’a éclairé (ah la magie des réseaux… tellement de choses à dire dessus…).

La story en question parlait des « people pleaser » et a trouvé véritablement écho en moi alors même que je ne savais pas que ce mot existait… Je crois d’ailleurs qu’il n’y a pas véritablement d’équivalent dans la langue française.

Il s’agit ici de parler de la personne « qui fait généralement passer les besoins des autres avant les siens. Ce type de personne essaie à tout prix d’être agréable, serviable et gentil avec ceux qui les entourent, même si cela signifie donner la priorité à leurs désirs ou objectifs personnels. De plus, ce type d’attitude signifie également qu’ils ont des difficultés à se défendre ou à établir des limites avec les autres, ce qui peut finir par causer des difficultés dans leurs relations et dans leur propre estime de soi. » (extrait du site psychologue.net)

J’ai longtemps été cette personne. A toujours vouloir rendre service, à me rendre disponible dès que les gens en avaient besoin. À être là pour les autres, sans cesse, sans que la réciproque soit forcément vraie.

Sophie c’était toujours la fille gentille, celle sur qui on peut toujours compter, celle à qui on va toujours demander quelque chose car on sait qu’elle dira toujours oui, quitte à devoir modifier son organisation, celle à qui on demanderas ce qu’on oserait pas demander à d’autres. Celle qui sera toujours là quand on en a besoin.

Je suis une fille plutôt discrète, le genre de fille qui ne fait pas de vagues, le genre de filles qui rend souvent service aux autres, qui veut toujours faire en sorte que les gens soient contents, le genre de fille qui ne sait pas dire … non.

Je suis le genre de fille qui aime quand les gens autour d’elle sont contents, le genre de fille qui aime rendre service.

C’est plus fort que moi, je suis comme ça, c’est mon caractère.

Enfin aujourd’hui j’ai travaillé dessus et je peux désormais dire « j’étais ».

J’ai appris à dire non. Ou plutôt j’ai appris à m’écouter (c’est quand même un peu moins radical 😅)

Ça a été un de mes axes de travail sur 2023 : apprendre à me privilégier par rapport aux autres. Et ça n’a pas été facile.

Dire oui tout le temps aux gens, c’est quelque chose qui était au fil du temps devenu normal pour moi et j’ai dû déconstruire des schémas de pensée.

Pourquoi j’en suis arrivée là ? Tout simplement car j’étais arrivée à un stade où mon estime de moi était au plus bas : j’avais le sentiment d’être l’illustration vivante du proverbe « trop bonne trop conne ». Moi qui passait mon temps à rendre service, à faire passer les autres en priorité, à me priver de choses dont j’avais envie pour passer du temps avec autrui, j’ai ouvert les yeux et je me suis rendue compte que la réciproque était loin d’être vraie.

Moi qui était toujours là quand les gens en avaient besoin je ne trouvais personne de présent quand c’était mon tour d’en avoir besoin.

J’ai longtemps souffert de cette situation et puis un jour je me suis demandée comment j’en était arrivée là, ce que j’avais pu faire pour mériter ça. La question était simplement mal formulée : je ne devais pas me demander pourquoi les gens ont cette attitude avec moi mais pourquoi je les laisse faire.

Puis cette story sur les « people pleaser » m’est tombé dessus, m’a poussé à faire quelques recherches sur le sujet et la machine était lancée.

Le chemin est compliqué, commencer à dire non quand on a toujours dit oui c’est avoir un sentiment de culpabilité énorme, c’est avoir l’impression de passer pour une personne méchante alors qu’on se contente simplement d’agir à l’image de la façon dont les gens agissent avec soi.

Apprendre à dire non a été salvateur pour moi et s’inscrit dans une démarche plus globale de privilégier mon bien-être au quotidien.

Alors je vous rassure, je ne suis pas passé du « tout oui » à du « tout non ». Cela ne serait tout simplement pas moi.

Pour autant j’ai revu ma façon de fonctionner et désormais je m’oblige à m’écouter plus et à prioriser ce qui me fait vraiment envie. Finir l’époque où j’étais capable de tout lâcher instantanément juste parce qu’on avait quelque chose à me demander.

J’ai appris à lâcher prise : ce n’est pas parce qu’on arrête de dire oui à tout le monde qu’on est quelqu’un de mauvais. Les gens comprendront (ou non) mais je considère aujourd’hui que le plus important est de savoir se faire passer en premier.

Je serais probablement toujours le genre de personne sur qui on peut compter car c’est dans ma nature. Simplement aujourd’hui j’ai perdu ma naïveté et j’arrête de dire oui à tout le monde sans distinction. Je prend le temps de réfléchir, là où avant je disais oui quasi instantanément. J’ai (tenté) de fixer des limites et le plus important, j’ai essayé de comprendre les schémas qui me faisaient agir de la sorte.

Aujourd’hui je peux dire que ce n’est pas quelque chose de facile que d’apprendre à dire non pour quelqu’un qui a toujours dit oui mais croyez moi vous en ressortirez grandi.

Le mot de la fin ? Au final apprendre à dire non c’est apprendre à dire oui… à soi-même 🤍

Je serais ravie d’échanger avec vous sur le sujet !

Rendez vous en commentaire (ou en message privé si vous préférez)

À bientôt

So’